Roger BONNEFOY

Chère Tata, cher cousin, chères cousines,
J’ai appris avec tristesse le départ de Roger, je joints ma peine à la vôtre, je n’oublierai jamais tous les étés passés à ses côtés et aux vôtres … tout ce qu il souhaitait transmettre également.. cela m’a énormément apporté.
J’aurai aimé être à vos côtés aujourd’hui, je le serai grandement par la pensée.

Je vous embrasse fort et vous envoie tout mon soutien pour ce moment difficile.

Laurie Besse

Partir, faire le grand pas vers l’éternité, est bien sûr difficile pour ceux qui restent. Roger sera toujours en nous.

Je voudrais partager l’histoire de notre rencontre, qui résume bien l’homme qu’il était. Je sortais de l’école Saint-Lambert, dont je venais d’être diplômé. Ayant toujours souhaité devenir sculpteur, j’avais choisi la voie longue : tailleur de pierre, appareilleur, destiné aux Monuments historiques. Je travaillais alors en intérim à Paris. Nous étions sur un chantier dans le Marais.

J’avais repéré Roger, qui sculptait fiévreusement le tympan de la façade. Je profitais de chaque instant libre, de chaque pause, pour aller le regarder travailler. Il m’avait bien sûr remarqué et, au bout d’un jour ou deux, me demanda : « Tu aimes la sculpture ? Ça t’intéresse ? »
Je lui répondis : « Quand je vous regarde sculpter, c’est comme si vous mangiez la pierre ; ça donne envie. » Alors il prit des gravats dans ses mains, me les passa sous le visage et me dit, avec son accent berrichon et son œil coquin : « Eh bien, vas-y, mange ! » Je le laissai travailler et retournai à ma tâche.

Le lendemain, son associé, Michel Vion, était sur le chantier. Roger me demanda de descendre de l’échafaudage pour le rencontrer. Ils me demandèrent si je voulais travailler avec eux — pour gagner trois fois moins que mon salaire d’intérimaire — et je dis oui, sans hésiter. Un an plus tard, nous étions associés et nous avons travaillé ensemble jusqu’à sa retraite.

Roger fera toujours partie de ma vie. Il est présent dans certains chapitres que j’aime relire, comme on reprend un livre aimé.
Bon voyage, Roger.

Roger a posé son corps fatigué pour aller se reposer à la source éternelle du grand univers.
Que de souvenirs émouvants surgissent mêlés à la tristesse de la séparation .
Mes chers amis du Berry , je vous adresse mes condoléances, à toi Yvette si tendre et dévouée à ton cher époux, à votre famille soudée dans cette épreuve fondamentale.
Je suis avec vous avec le cœur .

Martine Fontaine

Roger, qui m’a permis de faire mes premiers pas dans la sculpture, ne cessera d’exister à travers son œuvre, toujours présente sur d’innombrables monuments français. Il m’a pris sous son aile et m’a parrainé sur le chemin qui m’a fait devenir le sculpteur que je suis aujourd’hui.

Ses conseils, sa voix, son humour resteront quelque part dans chacune de mes sculptures. L’homme nous quitte, mais son âme demeure dans nos actions et nos créations.

Il était une force de la nature, l’héritier d’une génération de sculpteurs aujourd’hui disparue, qui laisse place aux plus jeunes. Il m’a inspiré, comme je crois qu’il a inspiré beaucoup d’autres.

Je pense à sa famille, qui lui était si chère, et dont il était souvent séparé pendant la semaine en raison des déplacements inhérents à notre métier à l’époque.

Roger, tu es toujours dans mon cœur. Bon voyage.